Les couloirs humanitaires : accueillir, accompagner, sauver des vies !

Depuis 2017, La Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), en partenariat avec L’Étage et d’autres associations du réseau protestant sur le territoire national, porte un dispositif d’accueil innovant : les couloirs humanitaires.

Mis en place grâce à un protocole signé entre la FEP, la Fédération Protestante de France (FPF) et le gouvernement français, ce programme permet à des personnes réfugiées, particulièrement vulnérables, de rejoindre la France en toute sécurité et de manière légale.

Un engagement concret et durable

Les personnes accueillies – souvent originaires de Syrie, d’Irak ou de Palestine – vivent dans des conditions très précaires, notamment dans des camps au Liban. Les couloirs humanitaires leur offrent une alternative aux traversées dangereuses de la Méditerranée, en leur permettant de construire un avenir en France et dans la dignité.

Trois accords ont successivement été signés avec l’État français

2017 : le premier accord ouvre les couloirs humanitaires entre la France et le Liban. Il prévoit l’accueil de 500 personnes sur l’ensemble du territoire national.
2021 : le second accord est signé avec le gouvernement, il concernera l’accueil de 300 personnes supplémentaires.
2025 : un nouvel accord est finalisé avec le ministère de l’intérieur, il permettra à minimum 111 personnes de rejoindre la France et couvrira la période 2025 à 2028.

En savoir plus sur le protocole des couloirs humanitaires

Un accueil citoyen et solidaire

Le cœur du dispositif repose sur un principe simple mais essentiel : un accueil citoyen, sans subvention directe de l’État, animé par des collectifs locaux ou des associations engagées. Ces collectifs et associations jouent un rôle central : ils assurent l’hébergement, soutiennent les démarches administratives, organisent des cours de français, facilitent l’accès aux soins et à l’éducation, proposent des activités culturelles… et surtout, offrent un cadre chaleureux et humain pour faciliter l’intégration.

Depuis 2017, plus d’une centaine de personnes ont été accueillies dans le Grand Est grâce à l’engagement citoyens à Haguenau, Gries, Dahlenheim, Wissembourg, Wangen, Valdahon, Koenigshoffen.

L’Étage, acteur de l’accompagnement social

Dès les débuts du projet, L’Étage s’est engagé aux côtés de la FEP. Si notre rôle a évolué au fil des ans, notre engagement reste intact. Aujourd’hui, nous concentrons notre action sur notre cœur de métier : l’accompagnement social.

Concrètement, nous apportons un soutien aux collectifs qui en ont besoin : conseil, ouverture de droits, accompagnement juridique, orientation vers les services compétents… Au besoin nous faisons le lien entre les familles accueillies et les structures et partenaires locaux pour favoriser une intégration réussie et durable. Nous intervenons à la demande des collectifs et sommes en lien régulier avec leurs représentants. Sur demande du collectif un travailleur social de l’association peut intervenir directement auprès des personnes accueillies. Chaque collectif est différent, certains sont devenus des experts !

Des liens qui changent des vies

Au-delà de l’aide concrète apportée à des familles, ce sont des histoires humaines exceptionnelles qui se vivent. Des enfants syriens trouvent parfois des grands-mères alsaciennes. Des liens se tissent, des familles se recréent, et ces relations durent bien souvent au-delà de la période d’accueil, lorsque les familles deviennent autonomes, trouvent un travail et un logement.

Mais cet engagement demande de l’énergie. Les collectifs naissent, évoluent, se transforment, parfois font une pause…et cela se comprend. Aujourd’hui, le principal frein à l’arrivée de nouvelles familles dans le Grand Est, réside dans le manque de logements mis à disposition et de collectifs prêts à s’engager.

Les Couloirs Humanitaires sauvent des vies… et ils changent les nôtres ! En 2018, Souad, Mohamad et leurs cinq enfants sont arrivés à Wangen.

Accueillis dans une maison mise à disposition par un couple de propriétaires, ils ont été accompagnés par un collectif citoyen. Un peu plus d’une année après leur arrivée, le couple a signé un bail avec un propriétaire privé de Wasselonne.

Devenue locataire de cette maison, la famille est toujours en lien avec plusieurs membres du collectif.

Voici le témoignage d’Anne Marie SPITZER :

« Sept ans… Sept ans déjà qu’ils ont quitté leur pays (les camps du Liban) pour arriver chez nous, en terre inconnue. Sept ans pour se connaître, s’apprivoiser, se comprendre, se faire confiance. Après tant de tâtonnements, de difficultés, de découragements, et de réussites aussi de part et d’autre, nous y sommes presque arrivés ! Ils sont là, maintenant, parmi nous, à mieux nous comprendre et nous à mieux les comprendre.

Derrière eux, la guerre, une famille décimée, la maison détruite, ils n’ont pas oublié mais ils vont de l’avant.
Sept ans d’accompagnement avec cette jeune famille, solide, désireuse d’assurer sécurité et avenir pour ses enfants. Aujourd’hui, le père a enfin trouvé du travail, la mère suit de près ses cinq enfants qui poursuivent une scolarité sans problème et parlent couramment le français.
Sept ans, il en a fallu de l’énergie pour ne jamais baisser les bras, cela n’a pas été toujours facile, la barrière de la langue, les tracas administratifs, le suivi scolaire, le temps donné… Pour en arriver là et gagner en plus une solide et profonde amitié. »

Et si c’était vous ?

Vous avez un logement ou une maison disponible temporairement ?

Vous connaissez un propriétaire solidaire ?

Vous souhaitez rejoindre un collectif citoyen ou en créer un ?

Ou tout simplement en savoir plus ?

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Photos de l’exposition de “Nés quelque part” de Pierre CLOT qui a suivi l’accueil d’une famille entre 2020 et 2022