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Paroles de cinéastes

 

3 questions à Manuel Halliez et Gilles Merle, coréalisateurs du film dédié au dispositif Joséphine, et Riad Ghoul, chef de service de ce dispositif.

9 octobre 2023
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Pendant plusieurs mois, Riad, Manuel et Gilles ont travaillé à la préparation et la réalisation d’un film dédié aux résidents hébergés en caravane, avec leur chien, à Joséphine Baker. Retour sur ce tournage qui donne la parole à ceux que l’on entend peu.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce projet ?

Riad Ghoul : L’équipe de Joséphine avait en projet de réaliser des petites interviews des personnes hébergées afin de leur donner la parole sur leur expérience avant et pendant l’accueil au sein du dispositif. Gâce au projet soutenu par la Fédération des Acteurs de la Solidarité et la Fédération Addiction, nous avons pu professionnaliser l’idée en nous attachant les services de vidéastes professionnels, avec Manu et Gilles.

Nous sommes partis du constat que les personnes en grande précarité ne sont connues qu’au travers du prisme de l’action sociale mise en place autour d’elles (maraude, hébergement …), mais que les personnes en elles-mêmes, leur parcours, leurs envies le sont beaucoup moins. Et pour cause, ces personnes ont rarement l’occasion de s’exprimer. Nous avons souhaité leur donner, à travers un film, la possibilité de témoigner directement et l’occasion de construire un projet collectif avec l’ensemble des résidents. Nous avons partagé cette idée avec Manuel et Gilles qui connaissaient déjà bien l’Étage pour avoir réalisé le film Intervention tout terrain.

 

Manuel Halliez : Le projet nous a tout de suite séduits. Avec l’équipe de travailleurs sociaux, nous avons rencontré plusieurs fois, lors de la préparation du tournage, les 22 résidents de Joséphine afin de leur présenter le projet, de leur en expliquer l’objectif – celui de leur donner la parole afin que les gens puissent les connaître un peu mieux –, et de répondre à leurs questions. Certains ont tout de suite été d’accord d’y participer. Pour d’autres, il a fallu un peu les convaincre… Cependant, la volonté de soutenir, par leur témoignage, ce projet, qui vise aussi à valoriser le dispositif Joséphine, a vite pris le pas sur leurs appréhensions. Au total, neuf résident·e·s se sont prêté·e·s au jeu de l’interview.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Gilles Merle : Nous nous sommes rendus plusieurs fois sur les lieux. Une première fois pour réaliser des prises de vue illustrant le dispositif, puis plusieurs autres fois pour organiser les interviews des résident·e·s. Le courant est tout de suite passé. IIs·elles se sont senti·e·s à l’aise pour partager leur vécu, face à la caméra. Nous avions quelques appréhensions, au vu de leur parcours de vie si difficile, quant à leur capacité à pouvoir se livrer. Finalement, nous nous sommes aperçus qu’ils·elles avaient une parole souvent bien plus libre que la plupart des personnes qui se retrouvent face à une caméra. Ils·elles se sont livré·e·s en toute simplicité, souvent avec beaucoup d’humour et de décalage.

 

M.H : Nous craignions, il est vrai, d’être peut-être trop intrusifs ou que nos questions puissent les mettre mal à l’aise ou qu’ils·elles n’aient pas envie de nous répondre. Nous avons donc posé peu de questions, et leur avons simplement dit « parlez-nous de vous ». Les interviews ont été très fluides. Les résident·e·s assument complètement leur vie, y compris leurs difficultés face à l’addiction. Nous avons eu un vrai dialogue avec eux et ils ont parfois livré certaines choses, face à la caméra, qu’ils·elles n’avaient même jamais dites à leur éducateur. Le film est construit autour de sept temps différents au cours desquels ils·elles se présentent, racontent leur parcours de vie, leurs problèmes, l’importance de leur chien, leur problème d’addiction, leur projet, ou encore leurs rencontres avec l’infirmière du dispositif.

Comment les résidents ont-ils réagi en voyant le film ?

G.M : Nous avons organisé une projection autour d’un barbecue. C’était très convivial. L’ensemble des résidents a apprécié le film et aucun d’entre eux ne s’est senti « trahi ». La perception que nous avons de ces personnes est souvent réduite à ce qu’elles sont ou paraissent être, et là nous avons pris le temps de les écouter vraiment. Certain·e·s étaient particulièrement heureu·x·ses de se voir à l’écran et ont souhaité revoir les scènes dans lesquelles ils·elles apparaissaient.

 

R.G : En visionnant le film, j’ai découvert que les résident·e·s s’étaient vraiment mis à nu lors des interviews. Je craignais que certain·e·s ne décident, en découvrant leur témoignage, de ne pas apparaitre dans le film, mais ce ne fut pas le cas. Ils·elles étaient tou·te·s surpri·se·s et ravi·e·s du résultat. Ce qui m’a marqué c’est que ceux qui ont été filmés se sont trouvés « très beaux » ! Ce projet leur a permis de soigner leur estime de soi et a participé à revaloriser l’image qu’ils·elles ont d’eux·elles·-mêmes. Ce projet leur a également permis de se découvrir les uns les autres, de mieux se connaître, de mieux se comprendre. Le fait que chacun puisse participer au projet, y compris ceux qui n’ont pas souhaité témoigner, à travers différentes actions comme la préparation des tournages, de la salle, du barbecue… a vraiment participé à créer du lien entre les résidents. Nous espérons maintenant que ce film contribuera à modifier quelque peu les représentations stéréotypées sur ces publics en grande précarité.

Le film « Des femmes, des hommes, et des chiens (et un chat) » sera prochainement projeté aux principaux partenaires et acteurs du projet. Dès que cela sera effectué, il sera mis en ligne sur la chaine Youtube de l’association. On vous tiendra au courant !

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